Lachrimæ

De nombreuses théories ont été avancées sur ce recueil énigmatique, une des plus intéressantes suggérant qu'il s'agisse d'une crypto-liturgie du Jeudi Saint catholique pour gagner les faveurs de la Reine Anne; ou que ce soit un reflet des théories de la mélancolie très en vogue à l’époque...

Quel que soit le motif de cette collection, chaque auditeur y trouvera la possibilité d'un voyage introspectif dense, guidé - mais subtilement, sans contrainte - par des titres extrêmement évocateurs, auxquels donner un sens autobiographique : larmes anciennes, larmes forcées, larmes d'amant...

Dans l'oscillation constante entre le profane et le sacré, entre nihilisme et rédemption, apparaissent parfois des images de lumière éblouissantes, comme des paysages à peine révélés par un éclair au milieu d'un orage: des moments de joie sublime, d'euphorie presque, où les larmes - comme annoncé dans la préface - vont surgir du bonheur.

Pour notre lecture, nous nous sommes inspirés de l'épigramme figurant sur la couverture de l'ouvrage: “Aut Furit, aut Lachrimat, quem non Fortuna beavit” (“ Soit il rage, soit il pleure, qui n'est pas béni par le Destin”). Nous avons donc conçu un récit rétrospectif ponctué de danses et de chants: c’est le récit d'un homme à son propre chevet et des comptes qu'il fait avec son Destin.